[CAAMT] Chapitre 6 : La colère du Jinchuuriki

Publié le par Alliya

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                                                                  Chapitre 6 : La colère du Jinchuuriki

    A une certaine distance de là, une silhouette se déplaçait à une allure inhumaine, bondissant de branche en branche, avant de revenir sur le sol et profiter du terrain plat pour gagner encore en terrain et allure. Son chakra concentré dans son nez, développant son sens de l’odorat pour égaler celui d’un Inuzuka, Naruto humait l’air, suivant la piste laissée par ses proies. Proies, pas adversaires, car aujourd’hui, tel le plus redoutable des prédateurs, il chassait. Des intrus s’en étaient pris à la chair de sa chair, à sa progéniture, et tout son être criait vengeance. Il allait les retrouver et leur faire regretter amèrement de l’avoir défié. D’avoir fait de lui un ennemi en touchant à ce qu’il avait de plus cher en ce monde. Un léger sourire mauvais étira ses lèvres tandis qu’il rattrapait et dépassait le clone qu’il avait envoyé à la poursuite des membres d’Hebi, en quittant la maison, et qui disparut, n’ayant plus de raison d’être. Oh oui, il allait les retrouver et le leur faire payer chèrement. Mais en un sens, ils tombaient à pic. Il bouillonnait de sentiments violents et contradictoires, depuis la mort d’Itachi, et tout cela avait besoin de sortir, ou il allait vraiment exploser, pour le plus grand malheur de Konoha, car quand il entrait dans un état de rage furieuse, il devenait presque plus dangereux et dévastateur qu’une catastrophe naturelle. Heureusement, cela ne lui arrivait que très rarement. Dans ces moments là, seuls ses enfants avaient le pouvoir de l’atteindre et de le calmer. Eux, et Itachi. Mais l’Uchiwa n’était plus là, à présent. Et Hebi allait subir toute la force de son courroux. Et si jamais ils avaient touché à un seul des cheveux de ses enfants, alors il allait se faire un plaisir de les faire souffrir très longtemps avant de les achever. Au fond de lui, un rire démoniaque s’éleva. Kyubi voulait du sang. Et pour la première fois depuis longtemps, Naruto était tout disposé à le satisfaire, puisque son envie était aussi la sienne…

Refuge provisoire d’Hébi

Akari et Ryuusuke atterrirent sans douceur sur le sol, encore emmitouflés dans la couverture dans laquelle ils avaient été « enfermés » alors que Suigetsu marmonnait quelque chose ressemblant à un «  peux enfin larguer ces foutus gamins ». Juugo lui adressa un regard peu amène, avant de soupirer et d’aller se poster à l’entrée du souterrain. Il n’aimait pas qu’on s’en prenne à des enfants, mais ils n’avaient pas le choix, s’ils voulaient récupérer Sasuke. C’était du moins l’avis de ses deux partenaires. Il observa les deux enfants, qui, après s’être libérés de la couverture, s’étaient rapprochés, toujours assis à même le sol, et qui les regardaient avec un calme surprenant chez des enfants de cet âge. En y réfléchissant, ils s’étaient montrés d’un calme impressionnant, depuis leur capture. Bon, d’accord, ils s’étaient débattus, et le garçon avait même mordu Suigetsu une ou deux fois par un trou de la couverture avant que ce dernier, à bout de patience, ne le menace de l’enfermer dans une prison aqueuse où il finirait par se noyer. Cela avait calmé l’enfant. Et depuis, plus un seul son n’avait franchi leurs lèvres. Karin se rapprocha, et s’agenouilla devant eux.

- Restez bien sages, les enfants, et il ne vous arrivera rien, leur dit-elle en souriant gentiment. Nous ne voulons pas vous faire de mal. Aussi, si tout se passe bien, vous pourrez rentrer chez vous tranquillement et rapidement oublier tout ça.

Les deux enfants l’observèrent en silence. Finalement, Ryuusuke se décida à parler.

- Tu nous donnes quoi pour qu’on reste sages?

-  Je n’ai pas de jouets avec moi, malheureusement, répondit Karin

- On n’a pas besoin de jouets, répondit Ryuusuke. On peut jouer avec toi. Ce sera toi, notre jouet. Enfin, si t’es pas trop vieille pour ça.

Le sourire de la jeune femme vacilla, tandis qu’une veine battante faisait son apparition sur sa tempe. Suigetsu dissimula un sourire moqueur derrière la lame de son épée qu’il avait commencé à nettoyer.

- Ce n’est pas gentil de dire ça, fit Karin, tentant de garder le sourire. Je ne suis pas si vieille que ça.

- Ah bon ? Continua Ryuusuke, avec de grands yeux innocents, que Konoha avait appris à connaître et à craindre, signe avant coureur d’une bêtise à venir plus grosse que Gamabunta. Pourtant, t’as pleins de plis sur le visage. On dit que les méchants vieillissent plus vite que les autres. Même qu’ils peuvent se réveiller un matin et ressembler à une pomme de terre toute ridée. Tu crois que c’est-ce qui t’arrive ?

La veine sur la tempe de Karin prit plus d’ampleur, tandis que son sourire se faisait de plus en plus crispé et vacillant, et qu’elle se retenait à grand peine de faire avaler sa langue à ce petit morveux. Le rire moqueur de Suigetsu s’éleva.

- J’adore ce môme, finalement, fit-il, en adressant un sourire narquois à sa partenaire.

Une seconde plus tard, sa tête éclatait en une grande éclaboussure d’eau après un contact plus que violent avec le poing d’une jeune femme passablement énervée.

- La ferme !! gronda cette dernière. Je n’ai pas besoin de tes commentaires !

Un peu plus loin, Juugo soupira, tout en observant la scène. Il y avait des choses qui ne changeaient pas, avec les années. Les disputes incessantes de ces deux là en faisaient parti. Et Karin continuait à frapper Suigetsu, sachant pourtant pertinemment que cela ne servait à rien de le cogner de toutes ses forces, puisque ce dernier ne ressentait pas grand chose et se reconstituait presque instantanément. Mais cela semblait l’aider à évacuer stress, frustration, colère… bref, cela l’aidait à se calmer ou au moins à se défouler. Sans compter que c’était probablement leur moyen à eux de se témoigner leur affection. Mais cette réflexion, il allait la garder pour lui. Prenant une profonde inspiration, Karin se retourna vers les deux enfants, remettant ses lunettes bien en place.

- Ce n’est pas malin, ça, fit-elle, le plus calmement possible. Tu sais que ça peut mettre les gens de mauvaise humeur, si tu leur dis ça? Et tu peux avoir des ennuis, après.

- On nous le dit souvent, répondit tranquillement Ryuusuke. Mais c’est pas marrant sinon. Ta tête était marrante, quant je t’ai dit ça. Je crois qu’on peut jouer avec toi, alors.

Ce fut le retour de la veine battante, alors que le rire moqueur de Suigetsu s’élevait à nouveau, franchissant ses lèvres nouvellement reformées. Le sourire de Karin disparut et elle attrapa Ryuusuke par le col.

- Écoute-moi bien, petit monstre, je te déconseille fortement de jouer à ça avec moi, menaça t-elle, toute pseudo gentillesse envolée. Alors tu vas la fermer et rester gentiment dans ton coin, en attendant qu’on vienne vous chercher en échange d’une autre personne. Alors si tu veux qu’on te libère en un seul morceau, apprend à tenir ta langue.

Comme toute réponse, Ryuusuke la lui tira, sa langue.

- Tu as l’air d’une vieille sorcière, comme ça, ajouta-t-il.

- Quand on dit que la vérité sort de la bouche des enfants, on ne ment pas, ricana Suigetsu.

- Tu la ferme, teme !! S’énerva Karin, foudroyant son partenaire du regard, avant de jeter Ryuusuke contre le mur.

Légèrement sonné, le garçon se redressa tant bien que mal, s’essayant dos au mur, tandis que sa sœur venait caresser ses cheveux, observant ensuite les quelques gouttes de sang qui maculait ses doigts.

- Il ne fallait pas faire ça, fit la fillette en regardant Karin droit dans les yeux.

L’espace d’un instant, un frisson la parcourut. Ce regard… Elle avait l’impression de le connaître. Mais cela devait être un effet de son imagination

- Et pourquoi ça, dis-moi ? demanda-t-elle avec sarcasme. Vous allez vous mettre à pleurer ? Personne ne vous entendra.

- Non, ce n’est pas ça, répondit tranquillement Akari. Mais papa va bientôt nous retrouver, et il ne sera pas content, surtout si vous nous frappez.

- Et il fait peur quant il est pas content, ajouta Ryuusuke avec un petit sourire espiègle.

Suigetsu cessa de polir sa lame et se tourna vers les deux enfants.

- Il ne nous fait pas peur, petit, répliqua-t-il avec un léger sourire. Qu’il vienne, je l’attends de pied ferme. Mais d’après ce qu’on nous a dit sur lui, il nous fera perdre notre temps, c’est tout.

- Papa est plus fort que toi, répliqua Ryuusuke. Il est plus fort que tous les trois ensembles.

Juugo observa le petit garçon se redresser et provoquer du regard les deux « adultes ». Il devait reconnaître que ce petit ne manquait pas de cran. A moins qu’il ne soit stupide. Car il valait mieux éviter de mettre en colère Karin et Suigetsu. Cela pouvait se révéler dangereux, surtout pour un enfant sans défense. Enfin, sans défense peut être, mais avec une langue bien pendue.

- C’est-ce que l’on verra, fit Suigetsu, avant de porter avec vitesse mais précision la lame de son épée sous la gorge des deux enfants. Maintenant fermez-là, où je pourrais fort bien vous couper plus que la langue par inadvertance…

- Nous avions convenu de ne pas faire de mal aux enfants, rappela Juugo.

- Ces deux petits monstres ne semblent pas vouloir coopérer, répondit Karin. Un accident est vite arrivé.

- Ne touchez pas à mon frère, fit Akari avec froideur, foudroyant du regard les deux adultes.

Suigetsu éclata de rire, devant la menace d’une petite haute comme trois pommes, mais le rire de Karin se coinça dans sa gorge. Ce regard…  Et ces yeux… l’espace d’un instant, il lui avait semblé voir un éclat sanglant les traverser. Mais ce n’était pas ça. Ce regard glacial, et naturellement hautain. La couleur des yeux n’était pas la bonne, mais…

- Dites, elle ne vous rappelle pas Sasuke, un peu ? demanda Karin, mettant soudain un nom sur ce sentiment de déjà vu.

- Tu délires, répondit Suigetsu. Arrête de le voir partout, cela devient vraiment n’importe quoi.

Karin se tut, mais n’en pensa pas moins. En y regardant de plus près, ces enfants ressemblaient un peu à Sasuke. Comme s’ils faisaient partis de la même famille. C’était stupide, bien sûr… mais quelle coïncidence tout de même… Il y avait une certaine ressemblance, et ils les avaient trouvés dans le quartier Uchiwa, et plus précisément dans ce qui avait été la demeure du chef de clan, avant le massacre. Et la demeure de Sasuke.
Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais elle se figea. Là, à l’instant… Il lui avait semblé sentir quelque chose… Un chakra puissant qui s’approchait.

- On a de la visite, fit-elle en regardant vers entrée où se tenait toujours Juugo.

- Tu reconnais la présence? demanda Suigetsu, et retirant sa lame et la ramenant vers lui.

- Ça ressemble à quelque chose que j’ai déjà ressenti, mais c’est aussi différent, répondit Karin, en se concentrant. C’était bref, mais j’ai eu l’impression qui s’agissait… d’Uzumaki.

- Il nous a déjà retrouvés, fit Juugo.

Derrière eux, un petit sourire apparut sur le visage des deux enfants.

- Il est seul ? interrogea Suigetsu.

- Je crois, répondit Karin. En tout cas, je ne ressens pas le chakra de Sasuke à proximité.

- Cet idiot ne semble pas tenir à la vie de ses enfants, apparemment, constata Suigetsu.

- Quoi qu’il en soit, il ne peut pas nous trouver, ici, fit Juugo. Attendons de voir ce qu’il va faire.

Il y eut un petit gloussement, venant du fond de la pièce souterraine. Les trois adultes reportèrent leurs regards sur les deux enfants. Ryuusuke était en train de rire, visiblement amusé.

- Papa va nous trouver, et il va vous botter les fesses, fit-il, avec son grand sourire espiègle.

- Je vous l’avais dit, ajouta Akari, plus calmement, mais avec un petit sourire moqueur et hautain, qui avait le don d’exaspérer son père, qui disait souvent qu’elle faisait une parfaite Uchiwa, comme ça.

Cela acheva la patience de Karin, qui gifla violemment les deux petits, les envoyant à nouveau contre le mur.

- Karin… commença Juugo.

- Oh toi ça suffit !! s’énerva la jeune femme en se tournant vers lui.

Elle revint ensuite s’accroupir face aux enfants.

- Et vous un mot de plus, et je vous arrache la langue pour vous la faire avaler ensuite.

Juugo ouvrit la bouche pour calmer sa partenaire, mais une autre voix retentit dans la salle. Une voix qui n’appartenait à aucun entre eux.

- Voilà des choses que l’on évite de dire à des enfants si jeunes.

Les trois membres d’Hebi sursautèrent et se mirent en garde, les yeux posés sur la personne qui n’était pas là quelques secondes auparavant, mais qui à présent les toisait avec froideur et colère contenue.

- Papa !! firent Akari et Ryuusuke en chœur.

- Désolé de vous avoir fait attendre, mes anges.

- Par… par où es-tu entré?? S’exclama Karin.

Dire qu’elle était surprise était un euphémisme. Elle ne l’avait pas senti approcher, mis à part cette sensation fugace.

- On s’en fout, grogna Suigetsu, en se mettant en garde.

 Il fit un pas en avant, sans lâcher le blond des yeux.

- Où est Sasuke? Demanda-t-il.

- Aux dernières nouvelles au fond d’une cellule, répondit Naruto, en s’agenouillant devant ses enfants pour défaire leurs liens.

- S’il n’est pas avec toi, il est hors de question de vous laisser repartir d’ici, menaça Karin. Tu…

Mais elle s’interrompit. Une aura brûlante et agressive venait d’envahir la salle, irradiant du corps du blond.

- Qui a fait ça? demanda ce dernier d’une voix glaciale, parfait contraste avec l’atmosphère.

Mais il ne leur laissa pas le temps de répondre. Il essuya le sang qui perlait par endroit sur le visage de ses enfants, avant de se retourner, toujours accroupi, pour adresser un regard violet et furieux aux membres d’Hébi.

- Qui a osé faire couler leur sang ? répéta-t-il, sa voix plus dure et tranchante que la plus solide et aiguisée des lames.

- Si tu ne veux pas qu’il leur arrive de problèmes, apprend leur à tenir leur langue, rétorqua Suigetsu.

- Je vois.

Naruto se redressa, avant de créer un clone. Ce dernier prit les deux enfants dans ses bras.

- Papa ? interrogea Akari.

- Mon clone va vous faire sortir d’ici, répondit Naruto sans les regarder, ses yeux ne lâchant pas ses trois adversaires, qui semblaient prêts à attaquer.

- Et toi, papa ? demanda Ryuusuke

- Moi ? Je vais jouer au jeu du renard…

Et sur ce, le clone disparut, emportant avec lui les deux petits.




    En surface, les sept ANBU approchaient de la zone. Suki (1) aboya légèrement, transmettant un message à son maître.

- Suki les a senti, transmit Toboe(2) aux autres. L’odeur des enfants est redevenue plus nette. Ils ne sont pas loin.

- Allons-y, fit Tsura(3).

Ils arrivaient enfin… Naruto et les kidnappeurs avaient pris une sacrée avance, mais ils les rattrapaient enfin. Une fois de plus, l’artiste espéra qu’il n’était rien arrivé aux enfants. Pour le bien de Naruto, et pour le leur. Car calmer leur chef devenu enragé ne serait pas une chose facile… Seules trois personnes étaient parvenues à ce miracle. Et malheureusement, aucune ne faisait partie de leur groupe…  Ils coururent encore cinq bonnes minutes, avant que Suki ne s’immobilise brusquement. Tsura ouvrit la bouche pour demander ce qu’il y avait, lorsqu’une silhouette jaillit de nulle part, venant dans leur direction. Les ANBU se tendirent, prêts à se battre, mais se détendirent rapidement en reconnaissant la personne qui approchait. Quelques secondes plus tard, le clone de Naruto les avait rejoints, Akari et Ryuusuke dans les bras.

- Tu les as retrouvé, soupira Toboe, soulagé.

Sans répondre, le clone disparut, après avoir laissé les petits aux soins de ses hommes. Suki vint renifler les enfants, avant de leur donner un grand coup de langue chacun, leur tirant un sourire, et un léger rire de la part de Ryuusuke, ainsi que quelques gratouilles dans le cou. Tsura s’agenouilla devant eux, posant une main sur leurs épaules.

- Tout va bien ? demanda t-il.

Ils acquiescèrent avec un petit sourire. Mais tous purent voir la légère traînée de sang qui avait séché sur leur visage. Hebi les avait touché, même si ce n’était que légèrement… Ils avaient signé leur arrêt de mort.

- Où est votre père ? demanda Tsura.

- Il est toujours dessous, répondit Akari.

- Bien, vous allez rester ici avec Hiroji, reprit l’artiste en se redressant et en se tournant vers un ANBU au masque de chat, qui acquiesça. Nous, nous allons à leur recherche.

- Vous ne devriez pas, fit Akari, avec sérieux.

Les ANBU reportèrent leur attention sur elle.

- Pourquoi ça ? demanda Toboe.

- C’est le jeu du renard, répondit Ryuusuke.

- Le jeu du… commença à répéter Tsura, avant de s’interrompre. Repli !

Les ANBU réagirent au quart de tour et bondirent en arrière, Akari et Ryuusuke hissés rapidement sur Suki. Moins d’une seconde plus tard, une violente explosion retentit, faisant voler le sol là où ils s’étaient tenus auparavant. Toboe protégea les enfants des débris et de la poussière, les yeux fixés sur ce que ses collègues regardaient également. Une colonne de chakra rouge vif qui s’agitait, creusant la terre autour, battant l’air comme une énorme queue…

 

 

 

Abris d’Hebi, quelques minutes auparavant

A présent libre de toute contrainte, Naruto se tourna vers ses trois adversaires, le regard glacial.

- Je ne sais pas si je dois vous faire des reproches ou vous remercier, fit-il, à la surprise des trois autres. Peut être les deux. Vous faire des reproches parce que vous avez failli foutre en l’air une semaine de travail acharné. Et vous remercier de vous être dévoués pour me servir de défouloir.

- Épargne-nous tes commentaires. Dans un moment tu vas regretter d’être venu seul, répondit Suigetsu et se jetant sur lui.

Mais sa lame retomba sur du vide.

- Bien au contraire, fit Naruto, derrière lui. J’aurai été gêné, si j’étais venu accompagné.

- Tu as une grande gueule, fit Karin. Mais tu la ramèneras moins dans une minute, seul contre trois. Mais si tu libères Sasuke et le fais venir ici, on pensera peut être à t’épargner.

- Hmm, ce serait peut être à moi, de proposer de vous épargner si vous vous montrez coopératifs.

Son expression se ferma brusquement, et une aura glaciale envahit la pièce souterraine.

- Finalement, oubliez ça, reprit-il. Vous avez touché à mes enfants. Il n’est plus question pour moi de faire preuve de clémence. Amenez-vous. Et offrez-moi un bon divertissement avant de mourir.

La provocation fit mouche, et Suigetsu revint à l’assaut, furieux. Mais il ne fut pas seul. Ses deux équipiers avaient réagi de manière synchronisée, et avaient pris Naruto en étau.

- Suiton,  dragon aqueux ! lança Suigetsu.

Au même moment, Naruto sentit dans son dos deux afflux de chakra. Juugo et Karin l’attendaient, si jamais il reculait pour esquiver l'attaque de Suigetsu. Juugo avec sa force brute, Karin avec ses jutsus bizarres. En d’autres termes, il était encerclé et en fâcheuse posture. Il reporta son attention sur l’attaque aqueuse, qui allait le frapper de plein fouet. Un petit sourire fit son apparition sur son visage. Il allait peut être pouvoir s’amuser, finalement. Il ferma les yeux et fit appel à son propre chakra. Au sien, mais aussi à une part de celui de Kyubi. Puisque le renard voulait s’amuser, autant le satisfaire, pour une fois. L’attaque percuta violemment un mur de chakra jailli de son corps en un instant, et se furent Karin et Juugo qui durent esquiver les retombées. Naruto en profita, bondissant hors de sa protection, et se ruant à l’attaque.

Dans un combat à un contre trois, il fallait éliminer en premier les adversaires pouvant se révéler à terme les plus handicapant. Dans le cas présent, il agissait à l’instinct, se remémorant des informations contenues dans les dossiers de ces trois là. Suigetsu était un ennemi sérieux avec ses Suiton et sa maîtrise des grands sabres, et ennuyeux avec sa capacité de se transformer en eau et d’ainsi se régénérer à volonté. Juugo était à surveiller, à cause de sa marque maudite qui le transformait en un instant en un enragé à la force monstrueuse et extrêmement "contagieux". Quant à Karin, telle Sakura, elle était plus redoutable que ce qu’il n’y paraissait. Sa maîtrise élevée du chakra la rendait dangereuse, et pas seulement parce que cela la transformait en radar ambulant. D’après ses informations, il valait mieux éviter de la sous estimer, au corps à corps.

Il fut tiré de ses réflexions par une attaque surprise sur sa droite. Un dixième de seconde avant l'impact, son regard croisa celui fou et assassin de Juugo. Il avait finalement craqué... Le sourire de Naruto s'étira. Il y eut une énorme explosion, provoquant quelques éboulements. Sa force brute de Juugo s'était heurtée au chakra corrosif de Kyubi. Karin et Suigetsu évitèrent les débris, puis, une fois la fumée dissipée, regardèrent en direction de leur partenaire. La marque maudite courant librement sur son corps, Juugo, une expression démente sur le visage, observait son adversaire, dont la queue rouge vif fouettait l’air, et s’élevait vers la surface, par les trous dans le plafond de la salle causés par l’explosion. Sans plus attendre, Juugo bondit vers cet ennemi qui avait résisté à son attaque. Il allait le contaminer, le plier à sa folie, en faire un jouet… Puis le frapper, le battre, le tuer, l’écarteler…

Naruto esquiva l’attaque, et envoya un coup de queue à son adversaire, évitant tout contact physique. Juugo traversa la salle et s’encastra dans un mur, à peine sonné. Naruto retint un petit sifflement admirateur. Il était coriace. Il pouvait lui plaire… mais il n’y eut pas le loisir de s’attarder sur cette pensée. Il sentit une vive douleur le traverser, et se retourna tout en prenant ses distances. Son regard rouge sang se posa sur Karin, qui retenait à grand peine une grimace de douleur, ses gants fumants, dévoilant la peau de ses mains légèrement brûlée. Naruto pesta mentalement. Ce qu’on avait dit sur elle était correct. Ses jutsus étaient vraiment bizarres et redoutables. Le chakra de Kyubi, concentré dans sa queue, était en train de lui causer des dommages importants, plus importants que d’ordinaire, et il sentait même qu’il en perdait le contrôle… Sans plus attendre, il fit la seule chose capable de briser le jutsu. Il fit disparaître sa queue, avant de bondir à nouveau, évitant d’extrême justesse la lame du long sabre de Suigestu. Un sabre qu’il reconnaissait. C’était celui qui avait appartenu jadis à Zabuza. Ce qu’il avait entendu dire était donc exact. Un flot de colère l’envahit. L’autre avait osé profaner une tombe… Tout en esquivant une nouvelle attaque, il ferma les yeux. Fini l’amusement. S’il ne les prenait pas au sérieux, cela pouvait mal tourner. Il repensa à ses enfants, au sang qu’il avait senti sur eux… Une vague de chakra à la fois glaciale et explosive jaillit brutalement de son corps, tandis que ses yeux se rouvraient, révélant ses pupilles mauves fendues.  Il avait dit qu’il allait jouer au jeu du renard… Il était temps de respecter ses mots. Impassible, il observa ses trois adversaires lancer leur attaque. Il ne bougea pas d’un millimètre, les laissant venir. L’aura glaciale, presque… démoniaque qu’il émettait, les avait ralenti un instant, provoquant une légère hésitation. Mais ils s’étaient vite repris. Il en fallait plus que cela pour les effrayer. Et leur adversaire était seul, alors qu’ils étaient trois, habitués à travailler ensemble. Ils n’avaient aucune raison d’hésiter ou d’avoir peur. Mais Naruto disparut soudain de leur vue, stoppant Juugo et Suigetsu au beau milieu de leur attaque.

- Derrière ! s’écria Karin.

Trop tard. Un léger sourire étira les lèvres de Naruto. Elle était douée. Mais pas assez rapide. Un coup bien placé l’envoya voler à travers ce qui restait de la salle avant qu’elle n’ait eu le temps d’utiliser un de ses jutsus. Il y eut un craquement sonore et la jeune femme se mit à cracher du sang. La violence de l’impact avait du lui briser quelques côtes. Mais ce n’était pas fini. Des kunai vinrent s’enfoncer presque immédiatement dans ses bras et jambes, l’immobilisant complètement. Le tout en l’espace d’une seconde.
Naruto esquiva aussitôt la contre attaque des deux autres, disparaissant à nouveau, laissant Juugo se prendre le plein fouet le Suiton lancé par Suigetsu. Il fit ensuite appel au chakra de Kyubi, le mélangeant au sien au passage et trois queues se formèrent presque instantanément, prenant naissance au creux de ses reins. Ses adversaires furent légèrement surpris. Enfin, Suigetsu, surtout, Juugo n'étant plus en état de réfléchir. Car contrairement à ce qu'ils avaient entendu dire par Sasuke, et à ce qu'ils avaient vu un peu plus tôt, le manteau du démon qui l'enveloppait lors de ses transformations ne s’était qu'à peine formé, cette fois. De plus, Naruto était toujours débout, et non pas à quatre pattes comme une bête. Et surtout, le chakra qui l'entourait et qui constituait ses queues n'étaient pas rouge vif. Il était violet améthyste. Mais ils n'eurent pas le temps de s'attarder plus sur ces détails. Naruto frappa presque aussitôt le sol de ses queues, qui s’enfoncèrent profondément. Il y eut un nouveau tremblement, avant que de nombreuses colonnes de chakra ne jaillissent des profondeurs, telles des éruptions de laves, pulvérisant tout sur leur passage. Pris par surprise, les deux membres restants d'Hebi ne purent parer totalement l'attaque destructrice. Une colonne de chakra frappa Suigetsu de plein fouet, le transformant en eau. Une autre heurta Juugo, le brûlant au passage. Ce dernier poussa un cri de douleur, ce qui décupla encore plus sa rage. Son corps se déforma, changea de couleur, et des excroissances commencèrent à faire leur apparition à divers endroits de son corps. Ce qui ne l'arrêta pas. Il fonça presque aussitôt sur Naruto, plus rapide qu'avant, le sol se craquelant sur son passage, sous la pression de son chakra. Naruto bondit à sa rencontre, ses queues fouettant l'air autour de lui, et un sourire presque mauvais aux lèvres. Chacun avait trouvé dans l’autre un jouet valable. Une nouvelle explosion naquit de leur rencontre, créant une onde de choc puissante qui se répercuta sur plusieurs centaines de mètres. Naruto avait amorti l'impact en se protégeant avec deux de ses queues, l'autre étant allée entourer Juugo, pour l'immobiliser. Mais cela ne l'arrêterait pas longtemps. Naruto frappa le premier, lançant une deuxième queue sur son adversaire, cette fois non pas pour le retenir mais pour le tuer. Ou non, peut être pas tout de suite... il devait souffrir, avant... Une lame d'eau intercepta sa queue, la tranchant au passage, et du coin de l'œil, Naruto aperçut Suigetsu, qui s'était recomposé, et qui venait vers lui à toute vitesse, prêt à le frapper de sa lame. Prenant appui sur sa troisième queue, Naruto passa par dessus Juugo, mettant un peu d'espace entre Suigetsu et lui. Décidé d'en finir avec Juugo pour pouvoir ensuite se concentrer pleinement sur le sushi en sursis, le blond enchaîna des signes complexes, avant de faire vibrer son chakra et de s’entailler les doigts.

- Fuinjutsu, kyuuketsuki no soshaku !( 4)

Vif comme l'éclair, il fondit sur Juugo, et frappa à la base de sa nuque, apposant le sceau tracé à partir de son sang. Presque aussitôt, des veines de chakra violines s'échappèrent du sceau, courant sur le corps de Juugo, un peu à la manière du sceau maudit. Elles se répandirent, faisant hurler le captif de douleur, tandis qu'il sentait son chakra se faire drainer, telle l'énergie vitale aspirée par un vampire. Avant même qu'il ne s'effondre sur le sol, en hurlant, Naruto avait déjà retiré l'emprise de sa queue, la ramenant derrière lui. Plus qu'un... La lame du sabre passa à quelques millimètres de sa gorge, mais il ne s'en formalisa pas. La seule chose qu’il remarqua, c’était que la lame était différente. Et pour cause. Suigetsu avait changé d’arme. Naruto grimaça légèrement en la reconnaissant. Samehada. L’épée de Kisame. Ses informations étaient donc une fois de plus correctes. Kisame vaincu, Suigetsu avait emporté son épée en trophée. Collectionneur d’épée. Il n’avait rien trouvé d’autre, comme hobby ? Quoi qu’il en soit, cette épée là était plus dérangeante que la précédente. Comme preuve, elle était déjà en train de se régaler avec le chakra qu’elle avait volé au blond. Et Samehada était vorace, jamais rassasiée. Naruto gardait d’ailleurs un souvenir cuisant de leur première rencontre. Quant à son propriétaire… Il s’était longtemps demandé comment Itachi avait pu faire équipe si longtemps avec un sushi ambulant pareil ! Quoi qu’il en soit, le sushi avait beau avoir fini dévoré par un autre sushi plus frais, son épée, elle, restait, pour lui pourrir la vie. Un petit sourire étira ses lèvres, tandis qu’il esquivait une nouvelle attaque. Cette fois, il ne ferait plus les mêmes erreurs. Il continua à esquiver, s’amusant presque de la colère qu’il lisait dans les yeux de son adversaire. Visiblement, ce dernier ne semblait que peu ravi de ne pas parvenir à le découper en rondelles. Comme pour le provoquer, Naruto laissait même l’épée lui voler des doses de chakra. Après tout, il avait des réserves qu’aucun ninja n’avait, il pouvait se permettre d’en sacrifier un peu. Un léger mouvement de chakra attira soudain son attention. En un dixième de seconde, ses queues réagirent et, fouettant l’air, brisèrent l’attaque liquide tout en pulvérisant le clone aqueux qui l’avait lancée.

- Pas mal, mais les coups tordus, ça me connaît, fit Naruto avec un petit sourire narquois.

Franchement, s’ils n’avaient pas touché à ses enfants, il les aurait vraiment appréciés. Il arrivait à comprendre pourquoi Sasuke les avait pris avec lui. Alors qu’il les avait laissés, eux… sans remords… Une nouvelle vague de colère déferla en lui. Il pouvait comprendre, mais son ego, lui, se révoltait et enrageait. Au diable ce qu’il pourrait leur trouver, ils avaient touché à ses enfants, et avaient réussi à être acceptés par Sasuke… Non, il n’allait pas les laisser s’en sortir comme ça…

L’aura menaçante qui l’entourait s’intensifia encore, faisant écho à sa colère et une puissante vague de chakra s’échappa brutalement de son corps, envoyant Suigetsu voler dans les airs. Mais Naruto n’attendit pas que ce dernier percute le mur. Il le suivit, attrapant l’épée à même la lame meurtrière, ignorant totalement la douleur qui traversa sa main et le sang qui s’écoula en abondance. Encore sous le choc de l’attaque, volant toujours dans les airs, et ne s’attendant vraiment pas à une telle action de la part de son adversaire, Suigetsu ne put maintenir sa prise sur son arme, et Naruto la lui arracha des mains. Il la relâcha tout de suite, ne souhaitant pas perdre plus de chakra, et commença à composer des signes, alors que Suigetsu se liquéfiait une nouvelle fois.

- Assez joué. Ton petit tour ne te sauvera pas.

S’il pensait que sa forme liquide allait le rendre intouchable, il se trompait. Naruto avait étudié son dossier, il connaissait ses capacités, et avait déjà réfléchi au moyen de l’arrêter. Il esquiva le Suiton lancé à peine son adversaire reconstitué et, d’esquive en esquive, se rapprocha à grande vitesse,  fissurant le sol sur son passage, sous la pression de son chakra. Profitant d’une erreur de Suigetsu, il se glissa dans une ouverture, et l’attrapa à la gorge. Il resserra immédiatement sa prise, faisant suffoquer son adversaire. Mais celui-ci eut rapidement un sourire moqueur, recommençant à se liquéfier pour échapper à la prise. Mais Naruto n’attendait que ça. Il forma de sa main libre le dernier signe à l’instant même où Suigetsu se changeait en eau.

- Hyoton : Hi Kyû ! (5)

Il fit soudain très froid dans la salle, et Suigetsu se figea. De la glace commença à se former, partant de la main de Naruto, pour parcourir tout son corps devenu à moitié liquide. Il n’eut pas le temps d’annuler sa transformation, la glace ayant progressé trop rapidement. Quelques secondes plus tard, un bloc de glace à l’apparence plus ou moins humaine se dressait devant le blond. Ce dernier relâcha finalement sa prise.

- Essaie donc de t’échapper, à présent, fit-il, avec un léger sourire en coin.

Il recula ensuite de quelques pas, parcourant la salle du regard. Ses yeux s’arrêtèrent sur chacun de ses adversaires. Karin était toujours clouée au mur, plus ou moins consciente, du sang s’écoulant de diverses blessures. Juugo était à terre, presque entièrement vidé de son chakra, incapable de bouger, et le corps parcouru de tremblements nerveux. Et enfin Suigetsu, changé en sushi surgelé. Jeu, set et match. Mais sa colère n’était pas apaisée. Loin de là. Ils avaient blessé ce qu’il avait de plus cher en ce monde. Ils ne s’en sortiraient pas aussi facilement. Il fit appel au chakra de Kyubi et ses ongles poussèrent, se changeant en griffes qu’il rendit encore plus acérées et meurtrières en utilisant son affinité Futon. Une lueur de rage mauvaise dansant dans ses yeux, il s’approcha doucement, très doucement, de ses adversaires vaincus, comme pour leur laisser le temps de comprendre ce qui allait leur arriver, et de le craindre…


    Réfugiés dans des branches, à une bonne distance de là, les ANBU observaient le cratère fumant qui s’était formé un peu plus tôt. Ils avaient parfaitement perçu les décharges violentes de chakra, qui avaient accompagné le mouvement des trois énormes queues apparues un peu plus tôt. Ils étaient restés à distance raisonnable, tout le temps que cela avait duré. Heureusement que Ryuusuke les avait prévenus, sinon, ils n’auraient pas pu réagir à temps, et se seraient pris les ondes de choc de plein fouet. Naruto ne s’adonnait que rarement au « Jeu du renard ». Heureusement. Car dans ces moments là, tout ce qui l’entourait finissait généralement réduit en cendres. Tsura ferma les yeux, cherchant à percevoir les émanations de chakra provenant du sous-terrain à présent à découvert. Le chakra meurtrier du blond avait disparu, en même temps que ses queues. Il semblait s’être enfin apaisé. Ou du moins, il avait retrouvé un semblant de contrôle. Quand aux trois autres…  Impossible à dire. Il ne ressentait rien d’autre. Il rouvrit les yeux et se redressa, faisant signe aux autres de le suivre. Le danger était éloigné, à présent. Ils pouvaient rejoindre leur chef. Toboe relâcha son étreinte protectrice sur Ryuusuke et Akari, et ces derniers descendirent de Suki.

- Restez là, leur ordonna Tsura.

Les petits acquiescèrent. Ils savaient que quand leur père était dans un tel état de colère, il valait mieux rester prudent. Même si eux ne risquaient rien. Hiroji se campa à leurs côtés, et tous trois regardèrent les autres ANBU descendre sur la terre ferme et s’approcher rapidement, mais prudemment, du cratère. Ils n’étaient plus qu’à quelques mètres quand plusieurs silhouettes apparurent progressivement à travers la fumée. Ils se mirent en garde, mais se détendirent rapidement, reconnaissant le chakra. Quelques secondes plus tard, Naruto apparut nettement, encadré de trois clones. Du sang dégoulinait de ses mains, et tachait ses vêtements et son visage. Un de ses clones portait un corps massif et ensanglanté. L’autre une femme qui répandait également son sang sur le sol et sur le clone. Le troisième clone enfin transportait un gros cube de glace, qu’il maintenait intact grâce à son chakra.

- Qui dois-je prévenir ? demanda Tsura. Le service des autopsies ou le bloc de détention ?

- Ils sont toujours vivants, répondit Naruto d’une voix neutre.

- Ils ont du te plaire, alors, intervint Toboe.

Pour survivre après avoir touché à Akari et Ryuusuke, il fallait soit être un monstre immortel, soit avoir quelque chose qui plaise au blond et qui pourrait se révéler utile par la suite… Tous les ANBU savaient cela. Naruto passa devant ses hommes sans ralentir ni les regarder, mais nul ne s’en formalisa. Il n’était finalement pas tout à fait calmé. Suki vint se placer près du clone portant Juugo, et ce dernier le déposa sur son dos, après avoir enveloppé le corps dans la couverture qu’avait sorti Toboe. Par égard pour les poils du chien. Le sang n’était jamais évident à enlever et Suki n’aimait que moyennement les bains. Le clone disparut ensuite. Celui portant Karin fit de même après avoir donné son fardeau à un deuxième ANBU. Puis, en silence, ils emboîtèrent le pas à leur chef. 

De son côté, Naruto essayait d’apaiser les derniers sursauts de sa colère. Il savait ses enfants non loin et il ne voulait pas les inquiéter. En parlant de ça… Il réalisa pleinement l’odeur de sang qui se dégageait de son corps, et un rapide regard sur ses mains lui rappela sa situation. Dans le feu de l’action, porté par sa rage, il n’y avait pas fait attention. Mais à présent… Il ne pouvait rien faire pour ses vêtements, mais pour ses mains oui. Il fit appel à un petit Suiton et fit disparaître rapidement toute trace du liquide carmin, essuyant également son visage. Satisfait, il leva la tête vers la branche où se tenaient encore Ryuusuke, Akari et Hiroji. Les enfants ne s’étaient pas manifestés avant, sachant qu’il fallait laisser un peu de temps à leur père. Ce ne fut que lorsqu’il leur tendit les bras, qu’ils se laissèrent tomber de la branche. Naruto les rattrapa et les observa un moment. Hiroji avait essuyé le sang, mais leurs petites blessures étaient toujours visibles. Il fallait y remédier.

- Rentrons, dit-il. On va vous soigner ça.

- Ce n’est pas très grave, papa, répondit Akari.

- Ce sont nos blessures de guerre, ajouta fièrement Ryuusuke.

- Vous avez le temps, avant d’avoir ce genre de blessures, fit Naruto. Même si je souhaiterais que vous n’en ayez jamais…

- Les ninjas se blessent souvent en mission, répondit Akari. Et nous serons des ninjas.

Naruto observa un instant les deux trésors qu’il tenait dans ses bras. Il savait parfaitement que plus tard, ils choisiraient la voie du ninja. Vu le sang qui coulait dans leurs veines, il ne pouvait en être autrement. Il faudrait bien qu’il réfrène son côté « mère poule » et qu’il laisse ses enfants affronter le danger. Il soupira. Il espérait que ce jour ne viendrait pas de si tôt. Il avait besoin de temps pour s’habituer à cette idée.

- Nous verrons ça le moment venu, répondit-il finalement.

Puis il donna le signal du départ, et plus aucun mot ne fut échangé.



    Il leur fallut une dizaine de minutes pour arriver en vue des portes de Konoha. Naruto n’eut pas besoin de donner de nouvelles instructions. Son clone et les autres ANBU s’éclipsèrent discrètement pour rejoindre le bâtiment de détention détaché aux services secrets. Naruto et Tsura regagnèrent le bureau de Tsunade, en utilisant le chemin des toits. Comme ils le pensaient, la Godaïme les y attendait, ainsi que Sakura. Cette dernière se tendit à la vue du sang qui maculait les vêtements du blond, ainsi qu’une partie de ceux des enfants. Naruto déposa les petits à terre, et Sakura vint s’agenouiller devant eux, cherchant les blessures à guérir. Car vu la quantité de sang présente sur Naruto, il devait y avoir des blessures. Elle constata bien vite que c’était sans gravité et arrangea ça, faisant disparaître toute trace physique de ce qu’il s’était passé. Les autres avaient gardé le silence, pendant ce temps. Elle se redressa finalement, avec un sourire rassurant.

- Voilà, ils sont comme neufs, annonça-t-elle. Ce n’était rien de grave.

Ce ne fut qu’à ce moment que Tsunade se détendit. Ils avaient frôlé la catastrophe. Elle se tourna vers Naruto.

- Hébi ? demanda t-elle.

- Arrivés au bloc de détention, normalement, répondit-il.

- En combien de morceaux ? s’enquit Tsunade, déjà surprise de les savoir vivants.

- Sakura te répondra après son examen.

Il se tourna d’ailleurs vers la jeune femme.

- L’équipe médicale doit t’attendre sur place, je suppose. Recollez les morceaux, mais juste ce qu’il faut pour tenir une séance d’interrogatoire.

Sakura ouvrit la bouche pour faire une remarque, mais se ravisa. Elle avait du travail. De plus, elle était curieuse de rencontrer enfin la « nouvelle » équipe de Sasuke. Curieuse, et autre chose. Car comme Naruto, sa fierté et ses sentiments en avaient pris un coup, quand elle avait appris l’existence persistante d’Hébi.

- Tu auras mon rapport sur ton bureau dès que possible, dit-elle, avant de quitter la pièce, après avoir salué Tsunade.

Naruto se tourna ensuite vers Tsura.

- Tu peux ramener les enfants à la maison ? demanda t-il. Ils ont besoin d’un bon bain et de vêtements propres.

- Je m’occuperais d’eux jusqu’à ce que tu reviennes, ne t’inquiète pas, acquiesça l’artiste.

- Merci.

Tsura fit un signe de tête, puis se dirigea vers la porte, accompagné des deux enfants. Ces derniers firent un signe à leur père, puis quittèrent la pièce. Naruto se tourna ensuite vers Tsunade.

- L’intervention d’Hébi est mal tombée, soupira la Godaïme. Juste au moment du verdict concernant Sasuke…

- C’était un mauvais timing, en effet. Mais Sasuke n’était pas au courant, on ne peut donc pas lui reprocher l’excès de zèle et de fidélité de ses…équipiers.

Tsunade ne manqua pas la réticence de Naruto à prononcer le dernier mot. Elle posa les coudes sur le bureau et croisa les mains, couvrant le bas de son visage.

- Tu veux qu’on oublie l’incident et que le verdict soit maintenu ? demanda t-elle.

- Officiellement, il ne s’est rien passé, répondit Naruto, en la regardant droit dans les yeux. Cela ne sortira pas de ce bureau, et les personnes au courant ne diront rien, je m’en assurerai.

- Et officieusement ?

- Je me suis occupé d’Hébi. Et je veillerai personnellement à leur faire payer longtemps ce qu’ils ont fait.

- C’est pour ça que tu les as laissés en vie ? s’enquit Tsunade.

- Ils pourront être utiles au village, d’une manière ou d’une autre. L’affront est personnel, je pense donc pouvoir demander l’autorisation de placer leur sort sous mon autorité.

Tsunade eut un léger sourire sarcastique.

- Tu trouverais un moyen d’arriver à ce résultat, même si je refusais, de toute manière, fit-elle.

- C’est juste, approuva Naruto avec un petit sourire amusé.

Tsunade resta silencieuse un moment, appréciant la vision de celui qu’elle considérait comme un fils sourire. Cela s’était fait rare, ces derniers temps.

- Soit, ils sont à toi, décida-t-elle finalement. De toute manière, Sasuke est sous ton autorité, il ne s’agit donc là que d’une prolongation. Mais le Conseil est mitigé, quand au fait de te le confier. Ne leur donne pas d’arguments supplémentaires. Fais bien attention.

- Ils n’ont pas besoin de moi pour ça, répondit sèchement Naruto, tout sourire disparu à la mention de ses grands amis du Conseil. Sasuke filera droit, j’y veillerai. On n’a pas passé des années et des années à lui courir après pour le laisser tout foutre en l’air maintenant qu’il est revenu à Konoha. A présent, si tu permets, j’aimerais rentrer me doucher.

- Vas-y, acquiesça la Godaïme. Je suppose que tu veux aller voir les enfants aussi.

Naruto inclina la tête, puis disparut dans un nuage de fumée. Tsunade se laissa aller contre le dossier de son fauteuil et poussa un nouveau profond soupir.

- Je me fais trop vieille pour ses choses là…, murmura-t-elle d’une voix lointaine, son regard venant se poser sur plusieurs petits cadres.

Dan, Nawaki, Jiraya. Et même Orochimaru, sur la photo de leurs débuts en équipe, avec le Sandaïme… Oui, à regarder ces photos, représentant toutes les personnes qui avaient compté pour elle et qu’elle avait perdu, elle sentait vraiment le poids du temps. Comme à chaque fois où elle se laissait aller à la mélancolie, son regard se porta sur les quatre portraits accrochés au mur.

- Prêtez moi votre force et votre courage encore un peu, murmura-t-elle à l’intention des Hokage qui l’avait précédée. Je dois continuer… Encore un peu…

                                                                    A suivre...




NB : je rappelle que j'utilise les noms de code ANBU lorsque les personnages portent leur masque. Petit rappel :

(1) : Suki : Akamaru

(2) Toboe : Kiba

(3) : Tsura : Sai

Dites-moi si j'ai besoin de vous rappeler les équivalences à chaque fois ou si c'est bon ^^

NB 2 : J’ai transformé les noms des deux jutsus de Naruto, essayant de les faire passer en japonais. Ce qui donne :

(4) : kyuuketsuki no soshaku : la morsure du Vampire. Pour le mot morsure, j’avais deux possibilités : Hagato ou shoshaku. Si j’ai pris le mauvais, n’hésitez pas à me le dire.

(5) : Hi Kyû : sarcophage de glace. Là aussi, deux possibilités pour le mot glace : Hi ou Koori. Si je me suis plantée, dites moi, je changerai ^^

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